Au sommet de la montagne (massif de la Clape)

Au sommet de la montagne
Prendre des chemins balisés
Suivre des sentiers empierrés
Se laisser emporter par la tramontane
Qui souffle dans la montagne
Choisir un circuit sécurisé
Relatif à la durée de la promenade
Et opter pour une difficulté
Qui va pigmenter la balade
La qualité des sentiers
Du sable ou des galets
Traverser la garrigue
Et prendre les chemins de l’aventure
Sur un sol aux nombreuses inégalités
Ou se limiter aux zones boisées
Se promener à l’ombre des cyprès
Plutôt que sous un soleil torride
Peu importe finalement, si belle est la nature
En ce qui me concerne le choix est vite fait
Je veux profiter à la fois de la forêt
Marcher dans les hautes herbes séchées
M’approcher de la mer et des marais
Et parvenir là-haut où l’air est le plus frais
Débuter au bord des étangs d’eau salée
Flâner et respirer l’air saturé
D’iode et de sel de mer
M’asseoir sur un énorme rocher
Et regarder les grands échassiers
Immobiles comme des statues de pierre
Puis prendre un de ces sentiers
Qui se dessine sur la colline
Le suivre un escaladant d’énormes rochers
Qui dominent sur de nombreuses vignes
Les chemins de pierrailles ne sont pas aisés
Il faut faire attention où l’on pose ses pieds
Et plus on grimpe vers le sommet
Plus il y a des gardiens de pierres à escalader
Ils veillent sur cette terre depuis tant d’années
Que les gravir demande agilité
Mais quel bonheur que de pouvoir traverser
Des massifs de thym, de lavande, de centaurée
De genévriers, de pistachiers
Et puis redescendre dans une forêt
De chênes kermès, de cyprès, de cistes de Montpellier
Se laisser envahir par des flagrances épicées
Traverser des champs d’oliviers
S’arrêter sur de hauts plateaux
Balayés par des vents salés
Et bordés de falaises de calcaire
Suivre le vol de tichodromes
Arriver enfin sur le lieu le plus élevé
Et tout comme l’oiseau
Rêver de pouvoir m’envoler
Mais ce monde n’est pas imaginaire
Et je suis bien sur la terre des hommes
(M.H)