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Elle reste seule, le soir.
Il est tard, elle n’arrive toujours pas à trouver le sommeil.
Alors, elle pianote sur le clavier de son ordinateur, elle visite et se promène sur des réseaux dits sociaux.
Elle y fait des rencontres, d’abord des anonymes. Et puis, nuit après nuit, les discussions se suivent. Avec ses nouveaux amis, elle sympathise. Ils en arrivent à partager leur passion, à se faire des confessions.
Ils se donnent rendez-vous : même endroit, même heure… pour la nuit prochaine.
Et durant des semaines, ils essaient d’en apprendre en peu plus l’un de l’autre et finissent même par s’apprécier.
Questions d’affinités sans doute.
Sa journée, elle l’a passée à écouter les autres. C’est son métier.
Le soir, elle a envie d’autre chose.
Elle ne demande qu’à s’évader, quitter son quotidien et se laisser aller.
Et puis, petit à petit, elle se rencontre que ce qu’elle vit le jour se reproduit la nuit.
Bien sûr, la première question qu’ils lui posent quand ils la contactent est de savoir comment elle va et elle leur répondra: tout simplement « bien ».
Parce que nuit après nuit, elle vient de réaliser qu’elle en tant que personne semble inintéressante.
Que parler d’elle est sans importance, elle est juste une présence féminine, une amie, une confidente avec qui ils partagent leur pathétie.
Sa réalité c’est sa vie et pour ce qui est de s’en échapper, elle n’a que sa nuit, alors elle retourne à ce qui lui convient le mieux, ce qui lui fait le plus de bien, qui lui évite d’être déçue, blessée et qu’elle peut pratiquer dans sa solitude, sans déranger, sans souler, sans bousculer, sans perturber.
Il lui suffit de prendre un livre, le récit de la vie d’un autre, de s’en imprégner et de se laisser emmener dans un monde qui lui convient parce qu’il est à son image.
Un monde qu’elle imaginera et qui l’apaisera : celui des rêves…de ses rêves.
M.H.