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Aurore et le hérisson.
Il était une fois une jeune fille qui vivait dans une prairie.
Sa maison était un champignon ; il était petit, mais il faisait si bon y vivre.
Les vaches et la jument la connaissaient et prenaient grand soin de ne pas piétiner la demeure de la demoiselle, pour rien au monde, ils n’auraient souhaité qu’elle déménage dans le pré voisin.
Cette locataire était leur amie.
Aurore était de la taille d’une mouche, avec sa jolie robe couleur de rosée, ses cheveux brillants en fil d’araignée, ses grands yeux d’un vert tendre et une jolie paire d’ailes scintillantes, les animaux la reconnaissaient et chaque matin, aux premières lueurs du jour, elle allait les saluer pour le remettre le bonjour.
Elle s’était levée de bonne heure, ce matin là, elle vola jusqu’au soleil et ramena dans son panier quelques poussières de lumière qu’elle distribua à ses amis, pour leur faire oublier la nuit.
Elle commença par déposer sur les naseaux de Félice un peu de poussière du jour.
La jument ouvrit un œil et la remercia pour ce présent, encore plus lumineux que celui du jour d’avant.
Ensuite, ce fut le tour des vaches, qui la complimentèrent en agitant les oreilles et la queue.
Aurore avait rempli son panier, plus que d’habitude.
Il est vrai que ce jour là, le soleil fut plus généreux.
Il lui en restait pour ses voisins, de la prairie d’à côté, mais c’était son cousin Germain qui s’en occupait.
Il habitait dans une magnifique amanite, avec sa femme et ses trois bambins.
Germain n’était jamais pressé de faire sa tournée pour le lever du jour.
Dans son pré, les vaches étaient plus grosses et faisaient la grasse matinée, quant au cheval, il passait de longues heures à se prélasser.
Aurore alla donc le trouver.
A quelques mètres du champignon occupé par son cousin, elle vit une créature qui semblait s’être égarée.
Elle alla la saluer.
Mais l’étranger n’était pas commode, à peine l’eut-elle approché qu’il se transforma en une boule recouverte de piquants.
Aurore hésita à lui offrir un peu de sa poussière du jour, peut-être qu’il était de ces animaux qui préfèrent l’eau de Lune.
Elle se présenta à lui et de sa douce voix lui proposa un peu du contenu de son panier.
Les piquants disparurent pour laisser apparaître une jolie fourrure couleur de terre et la boule se déplia pour donner forme à un petit être qui avait de jolis yeux doux et un museau brillant comme une perle noire.
Il lui expliqua qu’il avait dû quitter l’endroit où il vivait, que sa maison avait été détruite par des hommes qui cultivaient le champ où il avait passé l’hiver et qu’il était à la recherche de sa famille.
C’était la première fois qu’Aurore voyait cette espèce d’animal.
Elle l’invita à venir se reposer près de son champignon, ce voyageur semblait exténué.
Pendant qu’il dormait, Aurore alla interroger ses amis.
Félice se souvenait d’avoir déjà croisé une famille qui ressemblait à ce petit animal au printemps dernier, elle l’avait vu se diriger vers la ferme et elle était sûre qu’il y était encore.
Après deux levers de soleil, l’invité d’Aurore accepta qu’elle lui offre un peu de sa poussière.
Elle lui révéla que des membres de sa famille avaient trouvé refuge dans une grange au-delà de la prairie et que s’il le souhaitait, elle se ferait un plaisir de l’y accompagner.
Il fut ravi de la nouvelle et lui proposa de monter sur le sommet de la tête.
Aurore avait préparé pour le voyage un peu d’eau de lune, il fallait qu’elle en fasse provision pour prévoir son retour.
Le trajet du champignon à la grange mettrait au moins un lever de soleil et un de lune.
Il fallait absolument qu’elle soit rentrée avant le prochain retour du jour, sinon ses amis de la prairie ne se réveilleraient pas.
Son nouveau compagnon fut accueilli à bras ouverts par la famille qui vivaient dans la grange, il y vécu heureux de nombreuses années.
Quant à Aurore, elle avait regagné son petit champignon et avec l’aide des vaches et de la jument ils avaient construit un joli abri pour accueillir les soirs d’été son nouvel ami le hérisson.
M.H.