
Le coquelicot et la pâquerette.
Cette petite plante poussant dans la pelouse, aux bords des chemins et dans les prés, fait son apparition à la période de Pâques, et porte le joli nom de pâquerette.
Elle s’ouvre le jour pour s’épanouir au soleil, et elle se ferme lorsque le temps est à la pluie, et la nuit pour protéger son cœur d’or, des rayons de lune un peu indiscrets.
Elle se laisse cueillir pour former des petits bouquets à offrir, ou tresser en couronne dans de jeunes chevelures.
Aux printemps des premières amours, elle se laisse parfois effeuiller par des « je t’aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, …pas du tout ».
Dans le gazon, elle est souvent mal aimée, alors que pour les insectes, elle est d’une grande nécessité.
Mais dans les prés, et les jardins, il y a aussi des coquelicots, d’apparence si fragiles avec leur tige fine et velue, et leurs quatres pétales un peu froissés aussi doux que de la soie et d’un rouge particulier.
Cette fleur est la favorite des peintres, et surtout des impressionnistes, mais elle inspire également les poètes.
J’aime les prendre en photo.
Dans le jardin, munie de mon appareil, j’avais remarqué un joli coquelicot au milieu de quelques pâquerettes. Une tache rouge sur un tapis blanc.
Dans l’objectif, en zoomant sur la petite marguerite, je fus surprise de voir qu’elle était fermée, alors que ses sœurs s’ouvraient aux éclats du soleil.
A quelques centimètres d’elle, un coquelicot se penchait, lui faisant de l’ombre.
« Tu vois, je te l’avais bien dit, dès que je suis présent dans un jardin, on ne voit plus que moi. Regarde-toi, tu as l’air chétive, tu aurais pu au moins lui faire un sourire ! Et puis, tiens-toi droite, tu es au ras du gazon, et tu n’as aucune allure ! », lui dit fièrement le coquelicot en la narguant.
La pâquerette s’était refermée pour ne plus entendre son encombrant voisin. Elle savait qu’elle ne pouvait rivaliser avec ses couleurs. Mais, en son for intérieur, elle souriait, car elle avait remarqué combien il se fânait rapidement, et que c’était sans doute la raison qui poussait les artistes à s’en inspirer. Tandis qu’elle, elle pouvait profiter de tout l’été.
M.H. (Michèle Hardenne)